Une mise en abyme
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Le déterrement du tableau-piège est un projet multiple, imaginé sur le principe du théâtre dans le théâtre, conçu comme un jeu d'enchâssement de niveaux de discours différents, en poursuivant ainsi la confusion des genres à laquelle s’adonnaient déjà les artistes du mouvement Nouveau-Réaliste.
Cette action s'inscrit à la fois dans les préoccupations de la performance artistique, de l'archéologie et de l'anthropologie. Relevant de toutes ces approches, il n'appartient finalement à aucune d'elles… ou alors à chacune. Sa conception amène à jeter un doute de la réalité de frontière entre art et sciences humaines (l’ethnologie en particulier) et à remettre en question l’évidence artistique.
Le flou qui le caractérise n’est en rien accidentel. Le déterrement du tableau-piège est fait pour rester le plus longtemps possible ébauché. Conçu pour échapper à la classification, il peine naturellement à trouver une forme.
Ce faisant, nous assumons une part de l'héritage nouveau-réaliste, situationniste ou fluxus dans ce que nous voulons faire vivre dans cette action de longue haleine.
Le déterrement du tableau-piège n’étant pas une chose particulière, il peut librement se prêter à toutes les interprétations, malentendus, élucubrations et récupérations possibles. Grâce au génie truculent de Daniel Spoerri le « déjeuner sous l'herbe à l’occasion de l’enterrement du tableau-piège » est devenu un objet vivant dont on espère qu'il échappera aux tentatives de réduction et de catégorisation, tout en alimentant des débats contradictoires et des sentiments ambigus.
Saint-Michel sur Orge, 3 novembre 2014